Du côté de la librairie... Octobre 2022

Un premier roman coup de poing inspiré de faits réels, qui dénonce l’exploitation sexuelle de mineures noires par la police d’Oakland. Une enfant qui a grandi trop tôt, au sein d’une famille aussi précaire que toxique, se retrouve malgré elle à se prostituer à 17 ans pour éviter de se faire expulser du taudis dans lequel elle survit avec son frère. Des mauvaises rencontres, notamment avec la police locale, qui peu à peu la maintiennent à coup de viols et de menaces sous une emprise dont elle ne peut se défaire. Le début de la dégringolade, la perte de l’espoir, la chute inéluctable mais plus que tout : un grand roman sur l’amitié, sur l’amour maternel et fraternel, sur la part de lumière et de candeur qui demeure en chacun de nous même lorsque le chaos règne.

« De toutes les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d’autres non. » S’il y a une personne qui semble avoir intégré les principes d’Epictète, c’est bien Elizabeth Finch. Fasciné par la sagesse et le stoïcisme apparent de cette enseignante qui l’a bouleversé, Niel, notre narrateur, lui consacrera une bonne partie de sa vie, en recherche et notamment pour écrire ce livre afin de lui rendre hommage, peut-être aussi pour son plaisir personnel, celui d’imaginer l’intime de cette femme étonnante et secrète. Aussi et enfin pour parvenir à s’avouer qu’il l’aimait sûrement.
Une biographie fictive aussi passionnante que bien écrite, mêlant philosophie, essais historiques et réflexions sur notre société. Une histoire d’amour pas comme les autres, qui plaira aux personnes curieuses ou qui ont soif d’apprendre.

Minh Huy Tran nous présente dans ce texte les histoires croisées de Temple Grandin, femme autiste, née en 1947, devenue professeur d’université et pionnière dans le bien-être animal aux Etats Unis, et celle de son fils, Paul, petit Paul, que l’on va suivre avec espoir de sa naissance à ses cinq ans. On découvre les différences de traitement des troubles du spectre autistique en France et aux Etats-Unis, la détresse et l’abnégation des parents qui y sont confronté.
C’est le témoignage digne et terriblement émouvant d’une maman qui découvre un monde et va poursuivre coûte que coûte le chemin en tentant de ne pas se perdre en route. Un livre plein d’amour, sincère et magnifique. 

C’est avec une plume sombre et particulièrement envoûtante que Colin Niel nous emmène dans les tréfonds de la forêt amazonienne à la rencontre de Darwyne. Enfant pas comme les autres, sauvage et inadapté, Darwyne grandit dans un bidonville étouffé par la jungle avec sa mère et de nombreux beaux-pères qui disparaissent mystérieusement les uns après les autres. Leur petit cocon semble menacé le jour où la famille est à nouveau visée par un signalement à la protection de l’enfance. Deux questions se posent alors : qui est vraiment Yolanda, cette mère faussement irréprochable ? Et surtout, jusqu’où Darwyne est-il prêt à aller pour s’attirer son amour ? Roman noir, angoissant, presque fantastique, Darwyne est avant tout une ode sublime à la toute-puissance de la forêt et à la part de sauvage qui sommeille en nous.

Une lecture addictive à la croisée entre Stranger Things et Godzilla totalement illustrée pour les grands adolescents. Léon doit déménager de l’ile bretonne où il a grandi et c’est avec déchirement qu’il est décidé à l’annoncer à son meilleur ami Joachim et Alex la fille dont il est secrètement amoureux. Mais ce matin-là rien ne se passe comme prévu… Une créature gigantesque et monstrueuse surgit de l’océan pour semer le chaos. 20 ans plus tard, Léon survivant revient sur les lieux du drame et se souvient des beaux moments de jeunesse, d’amitié, d’entraide qu’il a connus mais aussi de ce qui n’est plus. Bouleversant.

C’est reparti pour un troisième tome de Philocomix, la bande dessinée qui vulgarise la philosophie. Dans ce nouvel opus, une question centrale : le travail nous rend-il heureux ? Pour tenter d’y répondre, c’est un voyage à travers les époques et les courants de pensée qui débute, à la rencontre de Socrate, Prétarque, Hegel ou encore Simone Weil. C’est avec un trait coloré et une plume aussi drôle que pédagogue que l’on (re) découvre les grands concepts de la contemplation, la division du travail, l’aliénation ou encore la liberté. Une BD très réussie qui nous invite à repenser notre rapport au travail et à l’épanouissement. À mettre entre toutes les mains !

Quelle joie de retrouver les héros attachants de la bande des quiquoi dans une nouvelle aventure loufoque autour de la fête d’Halloween. Cette fois, les quiquoi n’hésitent pas se déguiser pour l’occasion avec surtout l’envie de récolter le plus de bonbons. Mais la mission va se révéler pas si facile notamment quand le déguisement de Boulard s’envole, que les copains se font attaquer par une pluie de citrouilles et que Pamela et Mixo sont détenus prisonniers ! Heureusement ils peuvent compter sur le crayon d’Olive pour les sortir de cette situation. Une histoire pleine d’humour, rocambolesque où les enfants découvriront même l’origine d’Halloween.