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La préhistoire
Le Channel était une scène nationale sans lieu fixe pendant ses premières années.
Fin 1993, lorsque l’équipe a installé ses bureaux dans les anciens abattoirs, rien ne prédestinait le site à devenir un équipement culturel. Cet espace avait été confié provisoirement pour y préparer les spectacles liés à l’inauguration du tunnel sous La Manche en 1994. Les festivités ont donné naissance à Jours de fête, manifestation artistique, festive et populaire, qui s’est déroulée tous les deux ans jusqu’en octobre 2006, et dont chaque édition fut marquée par la présence du Royal de Luxe.
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Petite histoire
En 1999, l’équipe du Channel alors dirigée par Francis Peduzzi, décide d’implanter une salle de spectacles dans les anciens abattoirs. Elle passe commande de l’aménagement de cette salle à François Delarozière, directeur artistique de La Machine, sur la base d’un cahier des charges rédigé par son directeur.
Le 21 janvier 2000, la salle du Passager est inaugurée. C’est le début d’un rêve étendu à la totalité du site, celui de rénover l’ensemble des anciens abattoirs et de les transformer entièrement en lieu de vie artistique.
Août 2000, l’ancien maire de Calais Jacky Hénin, donne le feu vert au directeur du Channel Francis Peduzzi, afin qu’il écrive un projet culturel et artistique global pour le site des anciens abattoirs.
Juillet 2001, le fruit de ces réflexions, intitulé Les abattoirs…, est présenté à tous les partenaires publics, qui approuvent. La dynamique de transformation du site est lancée.
En 2004, Patrick Bouchain et son agence d’architectes Construire sont choisis pour orchestrer le chantier. Sur une proposition de Francis Peduzzi, ils s’associent à l’artiste François Delarozière.
En décembre 2007, le nouveau site du Channel est inauguré.
Depuis lors, il s’affirme comme un lieu de vie artistique avec librairie, bistrot et restaurant. L’année est composée de rendez-vous réguliers qui convient toutes les disciplines du spectacle vivant contemporain : arts du cirque et de la marionnette, théâtre, danse, concerts… Cette programmation est traversée de propositions littéraires et culinaires, fruits d’une réflexion partagée avec la librairie du Channel et le restaurant des grandes Tables.
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Les manifestations artistiques
Les flâneries sonores, depuis 2016, trois jours pour flâner et vibrer en musique. Des artistes en devenir et des artistes confirmés. Une attention fidèle à la scène musicale locale et régionale. Des concerts à tout âge, une ambiance, et vous.
Feux d’hiver, 1999 – 2019, huit éditions, manifestation emblématique du Channel et de son histoire.
Après des années d’interruption, l’événement avait rallumé sa flamme en 2017, grâce à un subventionnement spécifique de la Région Hauts-de-France. Les Feux d’hiver se déroulaient toujours du 27 au 31 décembre les années impaires uniquement. Cinq jours pendant lesquels le Channel palpitait et s’embrasait littéralement. La mémoire de cette manifestation est marquée par l’image incandescente de milliers de personnes le soir du 31 décembre à minuit, qui portent à bout de bras la flamme d’une bougie. Les compagnies ayant réalisé les installations de feu au cours des différentes éditions sont Carabosse, Le groupe F, La Machine.Libertés de séjour, 2008–2015, sept éditions, manifestation artistique, humaine et inattendue.
Elle se déroulait chaque année pendant deux semaines et trois week-ends. Il s’agissait de confier les 14000 m2 du Channel à une compagnie qui imprégnait le lieu de son univers artistique, explorait les possibles usages de l’espace et du temps, interprétait à sa façon les questions qui animent le Channel. Les compagnies qui ont orchestré Libertés de séjour, par ordre chronologique : Le Teatro delle ariette, Laika, 2 rien merci, La Machine, Étienne Saglio, le Théâtre la licorne, Les colporteurs, le Théâtre de l’unité.Rêve général, 2008, une seule édition, manifestation artistique, festive et populaire.
Relayant Jours de fête, cette manifestation était motivée par le même désir d’enchantement de la ville.Jours de fête, 1994–2006, sept éditions, manifestation artistique, festive et populaire.
L’histoire de cette manifestation de rue fait partie de l’ADN du Channel, et a inspiré toute la suite de son itinéraire. Elle se déroulait pendant cinq jours les années paires uniquement, au cours desquelles la ville et l’espace urbain entraient en effervescence. La mémoire de cette manifestation est marquée par les spectacles du Royal de Luxe et particulièrement les parades des géants : Le géant tombé du ciel (1994), Retour d’Afrique (1998), Les chasseurs de girafes (2000), La visite du sultan des Indes sur son éléphant à voyager dans le temps (2006).Les propositions nées de la présence de la librairie et du restaurant
Les duos gastronomiques, 2009–2021.
Fruits d’une rencontre entre Alexandre Gauthier, chef étoilé du restaurant La grenouillère à La Madelaine-sous-Montreuil, et l’univers sensible d’une équipe artistique, les duos mettent en scène le moment du repas et s’affranchissent de ses codes usuels. Les cinq sens y sont délicieusement chahutés.Entre les lignes, 2011–2012, week-end littéraire, intime et populaire, deux éditions.
C’est Martine Laval, écrivain et grand reporter littéraire, qui initia ce rendez-vous. Le livre y fut abordé sous toutes ses coutures.
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Les dates qui ont marqué
1983 Création du Centre de développement culturel de Calais qui ne dispose pas de lieu artistique en gestion propre.
1991 Nomination de Francis Peduzzi1, directeur. Le Centre de développement culturel de Calais devient Le Channel, scène nationale. Il n’y a toujours pas de lieu en gestion propre.
1994 Le Channel s’installe dans les anciens abattoirs de la ville de Calais pour préparer la première édition de Jours de fête à Calais, manifestation liée à l’ouverture du Tunnel sous la Manche.
1997 Toujours pas de lieu artistique en gestion propre. En septembre, le théâtre national de l’Odéon confie à la scène nationale de Calais, pour une année et demie, la cabane, son théâtre mobile. Sa présence change la vie du Channel.
1999 Au mois de février, la cabane de l’Odéon retourne à Paris. L’équipe du Channel décide d’aménager une salle des anciens abattoirs (où elle dispose de locaux administratifs) et d’y implanter une structure mobile. Elle passe commande de l’aménagement de cette salle à François Delarozière2, directeur artistique de La Machine, sur la base d’un cahier des charges qu’elle a rédigé. La moitié du subventionnement de la salle est alimentée par des fonds FEDER, l’autre moitié par les fonds propres du Channel. Le suivi des travaux est assuré par Le Channel.
2000 Vendredi 21 janvier, le Channel inaugure la salle qui s’appelle le Passager. C’est le début d’un rêve étendu à la totalité du site, celui de rénover l’ensemble des anciens abattoirs et de les transformer entièrement en lieu de vie.
2001 Au mois de juillet, tous les partenaires institutionnels du Channel soutiennent le projet alors engagé dans la reconversion des anciens abattoirs en site culturel.
2002 François Guiguet3 est chargé de l’étude de programmation architecturale des anciens abattoirs. Francis Peduzzi1, directeur du Channel, est nommé chef de projet de la reconversion du lieu par décision du conseil municipal de la Ville de Calais.
2003 Vendredi 5 septembre, la commission d’appel d’offres élargie de la Ville de Calais a procédé au choix définitif de trois équipes d’architectes qui auront la mission d’élaborer un futur pour les anciens abattoirs, dans le cadre d’un marché de définition.
2004 Patrick Bouchain4 et son agence d’architectes Construire sont élus. Sur une proposition de Francis Peduzzi, ils s’associent à l’artiste François Delarozière2.
2005 Une cabane de chantier est construite en fin d’année. Lieu de rencontre entre l’équipe du Channel, les ouvriers, les usagers et les artistes, elle permet notamment à ses hôtes une lecture quotidienne de l’avancée des travaux.
2006 Au mois de janvier, début des travaux et adieu à la salle du Passager. Durant la rénovation du site, la cabane de chantier héberge une très large part de la vie artistique du Channel, l’autre part existe dans le chantier même, requérant parfois la présence des ouvriers.
2007 Au mois de juillet, démolition de la cabane de chantier. Samedi 1er décembre, Le Channel se dévoile. Près de six mille personnes se pressent à l’inauguration du site transformé, malgré les rafales de vent et de pluie. Du 27 au 31 décembre, la cinquième édition de Feux d’hiver révèle en flammes le visage du nouveau Channel.
2008 Au mois de mars, première édition des Libertés de séjour, manifestation artistique, humaine et inattendue. Elle est liée à la nouvelle architecture du lieu qui appelle une vie artistique foisonnante, capable de donner vie aux nouveaux espaces (chapiteau, librairie, restaurant, belvédère, gîte des artistes…).
Au mois d’octobre, première édition de Rêve général, manifestation artistique, festive et populaire qui prend le relais de Jours de fête et inaugure une nouvelle aventure.2009 Au mois de mars, ouverture de la librairie, du bistrot et du restaurant, c’est le chef Alexandre Gauthier5 qui signe chaque mois la carte jusqu’en 2012.
2011 Première édition de Entre les lignes, manifestation littéraire, festive et populaire, imaginée avec Martine Laval.
Au mois de mars, à l’occasion des Libertés de séjour, François Delarozière2 et son équipe de La Machine séjournent au Channel avec leur toute dernière merveille : une araignée géante.2016 Au mois de février, Les flâneries sonores, première édition. Temps fort dédié à la musique, dans tous les espaces du Channel.
2016 Au mois de juin, Long Ma, cheval-dragon, et l’araignée Kumo, réalisés par La Machine, ont enchanté les rues de Calais.
En novembre, Le Channel inaugure une nouvelle tribune dans la grande halle signée François Delarozière2.2017 En décembre, après huit années d’interruption, Feux d’hiver manifestation emblématique du Channel allume de nouveau sa flamme, grâce à une volonté politique forte de la Région des Hauts-de-France.
2023 Le 6 mai, un rendez-vous artistique intitulé Le 6 mai, on s’y met est organisé en soutien au Channel. La scène nationale est alors fragilisée et soumise à des réductions de subventions de la Ville. L’artiste de cirque Johann Le Guillerm inaugure ce jour-là une œuvre en soutien au projet artistique, visible sur une façade du Channel depuis le parking situé face à l’entrée. Environ mille cinq cents personnes sont présentes.
2024 Le directeur historique de la scène nationale quitte ses fonctions le 31 juillet 2024, suivi par le président de l’association Gilles Taveau et le graphiste Patrice Junius, mettant un terme à plus de trente années de collaboration.
Depuis le 31 juillet 2024, une direction par interim est assurée par Lena Pasqualini jusqu’à la nomination -au printemps 2025– de la prochaine direction.
1 Francis Peduzzi directeur de la scène nationale de Calais pendant trente-trois ans, ayant fondé le projet de lieu de vie artistique. Il a exercé sa fonction du 8 janvier 1991 au 31 juillet 2024. (Voir aussi Cahiers du Channel N°33 )
2 François Delarozière est directeur artistique de La Machine.
Pour le Royal de Luxe, il a notamment réalisé le livre géant de 10 tonnes de La véritable histoire de France, et conçu les géants des différents spectacles présentés dans les rues de Calais pendant Jours de fête en 1994, 1998, 2000 et 2006. Dans le cadre de son association La Machine, il a créé à Calais le Grand répertoire – Machines de spectacle (2003) et La symphonie mécanique (2004). Il est aujourd’hui investi dans de nombreux projets artistiques et urbains sur L’île de Nantes (voir Cahiers du Channel N°11 ) et à Calais avec le projet du Dragon de Calais.
3 François Guiguet est architecte programmateur, chargé de l’étude de programmation architecturale des anciens abattoirs. (Voir aussi Cahiers du Channel N°1 )
4 Patrick Bouchain a étudié aux beaux-arts, faisant ses premiers stages auprès d’André Hermant, puis chez le peintre Henri Malvaux, directeur de l’école Camondo où il enseigna ensuite. Il a réalisé plusieurs chapiteaux et centres culturels, dont la rénovation du site des anciens abattoirs de Calais pour le Channel. (Voir aussi Cahiers du Channel N°32 )
5 Alexandre Gauthier est chef étoilé du restaurant La Grenouillère à La Madelaine-sous-Montreuil, qui est le plus emblématique de sa cuisine. Il a également fondé Sur Mer, à Merlimont, L’Anecdote et le Grand’ Place café, à Montreuil-sur-mer. Un jour ou l’autre, l’histoire retiendra que la scène nationale a collaboré avec un des cuisiniers les plus reconnus au monde. (Voir aussi Cahiers du Channel N°47 )