Visite du lieu

Bienvenue

Lorsque l’équipe du Channel, scène nationale, installa ses bureaux dans les anciens abattoirs à la fin de l’année 1993, rien ne prédestinait le site à devenir un équipement culturel.

Cet espace nous avait été confié provisoirement pour nous permettre d’y préparer l’inauguration du tunnel sous La Manche en 1994. L’événement donna naissance à Jours de fête, manifestation artistique qui se déroula ensuite tous les deux ans jusqu’en octobre 2006 et dont chaque édition fut marquée par la présence du Royal de Luxe.

Au mois d’août 2000, le maire de Calais, Jacky Hénin, donna le feu vert au directeur du Channel, Francis Peduzzi, afin qu’il produise une réflexion pour un nouvel usage, culturel et artistique, des anciens abattoirs.

Le 3 juillet 2001, le fruit de ces reflexions, intitulé Les abattoirs…, fut présenté à tous les partenaires publics, qui l’approuvèrent. Ainsi fut lancée la dynamique de transformation du site, qui mena à l’inauguration du nouvel équipement le 1er décembre 2007.

Le Channel put dès lors s’affirmer comme un lieu de vie artistique et de promenade, doté d’un belvédère, d’un bar, d’un restaurant et d’une librairie. Ce sont les architectes Patrick Bouchain et Loïc Julienne, de l’agence Construire, qui en assurèrent la transformation, associés au constructeur François Delarozière, directeur artistique de La machine. Le chantier dura deux ans, il impliqua vingt-cinq entreprises et fut intitulé par les architectes La vie, à contrepied de l’ancienne fonction du lieu.

La grande halle

Ce bâtiment était le lieu de l’abattage, du découpage et du stockage des viandes. L’architecte Patrick Bouchain a su le convertir en un équipement dédié à la vie, tout en préservant une part de son histoire industrielle.

Deux espaces distincts la composent: une première moitié inscrite dans la silhouette d’origine du bâtiment, une seconde partie destinée à la présentation de spectacles. Le choix, pour lequel nous avons longtemps hésité, a été de ne pas conserver les anciennes chambres froides. Cela permet aujourd’hui de bénéficier de l’espace dans sa totalité lorsque la tribune est repliée. Le carrelage mural a subsisté, les colonnes métalliques, auparavant fondues dans l’architecture, en soulignent maintenant la verticalité. Une charpente rectangulaire en métal remplace la seconde partie du toit, offrant une hauteur et des capacités techniques propices à l’accueil de spectacles très divers. Une tribune télescopique d’environ cinq cents places s’impose dans l’espace. Rétractable et déplaçable, elle porte l’empreinte esthétique notable de François Delarozière.

Depuis son inauguration au mois de décembre 2007, la salle de la grande halle accueille la majeure partie des spectacles que nous programmons. L’aspect industriel du lieu et son volume inspirent des rendez-vous multiples ainsi que les configurations les plus variées, offrant une grande liberté aux artistes pour exprimer leurs imaginaires. Il arrive aussi que nous louions la salle pour des rassemblements divers, tels des congrès ou des forums.

La partie finale du bâtiment, accolée au bâti ancien, héberge les loges et le système de chauffage qui alimente l’ensemble du site.

L’accueil et la billetterie

La tour de verre oriente et appelle les visiteurs vers le lieu d’accueil du Channel. Une fois la porte franchie — vos biceps s’en rappelleront —  c’est la billetterie qui apparaît d’abord puis la salle du bistrot, qui flirte avec plusieurs itinéraires possibles, donnant accès au restaurant, à la salle du Passager ou, par ascenseur, à la tisanerie et aux bureaux.

L’esthétique de ce bâtiment porte l’empreinte de François Delarozière, qui a également réalisé les éléments de mobilier intérieur. Au centre, une cheminée invite à la chaleur des conversations.

Le restaurant et le bistrot

L’existence d’un restaurant et d’un bar figurait déjà dans la proposition pour un lieu de vie artistique telle que rédigée à l’attention des partenaires publics en 2001. Cette idée répondait à notre souhait d’ouvrir le Channel à un large éventail d’usages possibles au quotidien. Elle inscrivait notre volonté de faire la place aux lieux de convivialité, de diversifier l’itinéraire du visiteur et solliciter ses cinq sens. La présence du restaurant et du bistrot irrigue aujourd’hui l’ensemble des activités du Channel et nous permet régulièrement de croiser la gastronomie avec les arts du spectacle.

Les deux espaces ont été pensés de manière contrastée et complémentaire, nous avons confié leur gestion à l’équipe des grandes Tables, dont la maison-mère est située à la Friche de la Belle de Mai à Marseille. C’est là-bas, dans cette ancienne usine transformée en lieu artistique, que les grandes Tables ont posé le premier acte de leurs aventures culinaires. Outre le restaurant, le bistrot offre lui aussi la possibilité de manger, sur la base d’une cuisine type brasserie, à la fois copieuse et abordable. Le restaurant, ouvert dans un premier temps sous la direction culinaire du chef Alexandre Gauthier, propose une cuisine gastronomique qui puise son inspiration dans les produits de la région, et offre des plats élégants aux cuissons particulièrement savoureuses. Ouverte sur la salle, la cuisine permet une communication directe avec ses hôtes. Le contexte intimiste du restaurant contraste volontiers avec l’atmosphère plus festive du bistrot.

L’un et l’autre accomplissent chaque jour la prouesse de s’adapter à la vie du lieu.

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La terrasse couverte

Elle a été construite en 2019 avec l’architecte Simon Himpens, à l’occasion de la manifestation Feux d’hiver.

C’est un espace couvert pour vous offrir plus de confort.

Elle est composée de troncs de bouleau, de planches, de portes et de fenêtres de récupération.

En prolongement du bistrot, elle sert d’extension au bar et elle permet aussi d’accueillir de petites formes artistiques.

La librairie

Autre station possible dans le cours de votre itinéraire: la librairie. Tout comme le restaurant et le bistrot, elle contribue à notre volonté de faire du Channel un lieu aux usages multiples et quotidiens, avec l’exigence d’une certaine convivialité.

La librairie, dirigée par les éditions Actes Sud, propose un large éventail de genres littéraires et héberge un stock d’environ vingt mille livres.

Ouverte au mois de mars 2009, elle est devenue un lieu indispensable à la vie du Channel, un espace chaleureux où fureter et bouquiner librement, un élément de vie qui nourrit pleinement les activités du lieu et y porte ses fruits à travers des rencontres publiques régulières.

La librairie se prolonge directement par une petite salle utile aux séances de lectures et autres rendez-vous qu’elle organise.

À en juger par sa fréquentation, elle rayonne bien au-delà des seuls spectateurs du Channel, à Calais et ses alentours. Cela n’était pas gagné au moment de son ouverture.

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Les bureaux

Autrefois situés dans l’actuel gîte, nos bureaux sont désormais installés dans l’ancien fenil des abattoirs, grenier où l’on stockait les foins. Cet espace longe la cour principale du Channel et inscrit notre présence au cœur de la vie du site. La charpente métallique d’origine a été conservée et laissée apparente. Des ouvertures, fenêtres en saillie sur la toiture, autrement nommées chiens assis, ont été pratiquées de chaque côté du bâtiment sur toute sa longueur. Ainsi, l’espace de travail bénéficie d’un éclairage en lumière naturelle. L’ensemble du mobilier a été dessiné par François Delarozière.

La plateforme unique sur laquelle nous travaillons favorise une circulation libre des idées et des informations, tout en permettant à chacun d’organiser son propre retranchement.

La tisanerie

Située dans le prolongement des bureaux, la tisanerie est le lieu où se croisent les équipes professionnelles, l’endroit des conversations informelles. Outre les réunions et rendez-vous qui s’y déroulent, elle est aussi un refuge pour la pause de midi. La tisanerie est également utilisée comme salle d’étude par de nombreux lycéens, pour lesquels nous avons aménagé un espace près de la baie vitrée. Elle sert occasionnellement de lieu de réunion à des associations, pourvu qu’elles nous en fassent la demande au préalable. Lors de manifestations de grande envergure, elle devient le lieu de restauration des artistes notamment. L’espace s’organise autour d’un îlot central caractéristique du travail ornemental de François Delarozière, et se prolonge à l’air libre par une terrasse où profiter, éventuellement, du soleil.

Le Passager

Le Passager est le nom que nous avons donné à la première salle de spectacle édifiée sur le site des anciens abattoirs, inaugurée le 21 janvier 2000.

Les fonds propres du Channel ainsi qu’une aide exceptionnelle européenne avaient permis sa réalisation, sans autre apport spécifique des partenaires publics de la scène nationale. Nous avions confié sa conception à François Delarozière qui était alors le constructeur des géants du Royal de Luxe.

Trois éléments constituaient le Passager : l’extension en bois, le bar, la salle de spectacle.

La fonctionnalité et l’esthétique du lieu ont su convaincre, au point d’en conserver la marque de fabrique lors du chantier de transformation du site en 2007. Le bar et la salle de spectacle ont néanmoins subi quelques modifications, une charpente métallique rectangulaire se substitue au toit d’origine et offre ainsi beaucoup plus de hauteur, élargissant les possibilités d’accueil des spectacles.  Quant à la charpente qui soutient la tribune, elle conserve son aspect initial, en écho à la charpente marine. On peut l’observer dès l’entrée dans le Passager, puisque l’accès public à la salle passe par un petit itinéraire sous la tribune.  Autrefois pourvue d’environ deux cents places et orientée vers le nord, la salle en compte près de trois cents aujourd’hui et se tourne désormais vers le sud.

Depuis la cour, le Passager se distingue par la surface blanche, écran à l’occasion, qui épouse tout un pan de sa structure et regarde la petite salle de projection située dans le toit entrouvert à l’opposé.

Le chapiteau

Positionné en lieu et place de l’ancien fumoir, bâtiment autrefois destiné à fumer les peaux des animaux, le chapiteau de cirque, imaginé par l’architecte Patrick Bouchain, culmine à 24 mètres de hauteur. Visible depuis l’autoroute, il se déploie généreusement dans la cour, révélant notre volonté d’inscrire durablement la présence du cirque dans la vie du Channel.

L’ossature est faite de bois lamellé collé non raboté, et s’organise en un ballet de passerelles, coursives et escaliers, qui permettent l’accroche de matériel technique et d’accessoires de cirque. Nez ou ventre, c’est selon, une partie de la toile s’ouvre et se ferme en accordéon. L’espace total au sol mesure environ 20 mètres de diamètre et celui qui est dévolu à la piste mesure environ 13,50 mètres de diamètre. Cette mesure traditionnelle a été définie autrefois par les écuyers qui pratiquaient les exercices équestres en rond de voltige, pour permettre au cheval de parcourir quatorze galopades en un tour de manège. Au centre de la piste, le maître écuyer pouvait atteindre sans difficulté le cheval avec la mèche de son fouet.

Pour ce chapiteau, un gradin en bois de deux cents places, circulaire et démontable, a été conçu tout spécialement. Cet équipement nous a notamment permis de développer la pratique du cirque: chaque année, au rythme d’une fois par semaine, plus d’une centaine de personnes, enfants, lycéens et adultes, s’y exercent.

Le belvédère

Belvédère vient de l’italien belvedere, de bel beau et vedere voir. Point d’exclamation dans le paysage, il embrasse du regard le Channel, la ville et ses environs, et pousse l’horizon jusqu’en Angleterre lorsque le ciel est dégagé. Le belvédère conserve les traces de sa vie antérieure: un château d’eau visible à travers le corset métallique qui l’entoure. François Delarozière lui a façonné une structure autoportante en acier corten, acier autopatiné à corrosion superficielle, utilisé pour sa tonalité chromatique et sa résistance aux conditions atmosphériques. L’ascension est ponctuée de petits paliers où s’asseoir.

Le belvédère est une minutie de 22 mètres de hauteur, 8000 boulons, 28 tonnes et 122 marches.

Depuis le printemps 2015, le jardin Kyoku s’étend au pied du belvédère. Situé à une extrémité du site, il répond à l’île utopique, visible de l’autre côté des quatre pavillons. Cet espace est le fruit de la créativité de nombreuses personnes, habitants d’ici et d’ailleurs, enfants et adultes qui façonnent volontiers le Channel de leurs imaginaires, emmenés par le duo de plasticiens Elke Thuy et Bruno Herzeele. Ensemble, ils ont imaginé, dessiné et réalisé les contours d’un jardin aux tonalités minérales.

Les pavillons

Un bâtiment parcourait autrefois cette aile du site sur toute la longueur, il était cloisonné en une série de petites salles peu propices au déroulement d’activités artistiques. À défaut de mieux, nous y avions installé les premiers ateliers de cirque du Channel en 1999. L’espace, rudimentaire, présentait de nombreuses contraintes, parmi lesquelles une très faible hauteur de plafond. Le choix de l’architecte Patrick Bouchain fut de remplacer l’ancien bâtiment par une partition en quatre mesures: quatre ossatures en bois à la silhouette identique, citation et hommage aux maisons Castor visibles de l’autre côté du canal en direction de la mer. Leur habillage fut confié à des équipes différentes, hôtes de chantier dont se nourrissent volontiers les travaux de l’architecte.

 

PavPlant

Pavillon des plantes
L’habillage de celui-ci fut confié à la botaniste Liliana Motta. Il a été revisité en 2014 et 2015 dans le cadre d’un atelier artistique mené par le couple de plasticiens Elke Thuy et Bruno Herzeele. Avec une trentaine de personnes, ils ont essaimé quelques promesses végétales ici et là dans l’enceinte du Channel et le pavillon des plantes fut leur premier acte. Comme les autres pavillons, l’ossature de celui-ci intègre le mur d’enceinte originel, apparent à l’intérieur dans son état brut.
Cet espace accueille des ateliers de pratique artistique, des résidences d’artistes et des spectacles.

PavLet1

Pavillon de lettres
La tenue détonante du pavillon de lettres est l’œuvre de Joël Ducorroy, artiste plaquetitien qui pratique exclusivement l’art des plaques minéralogiques et des mots pressés. Au total, six mille cinq cents mots sont accrochés, dont deux mille cinq cents choisis par les habitants et visiteurs qui ont bien voulu se prêter au jeu. C’était en septembre 2006, pendant la dernière édition de la manifestation Jours de fête. Plusieurs centaines de mots nous ont ainsi été livrés, que nous avons ensuite pressés, et qui forment aujourd’hui la rumeur de milliers de voix, le tissu composite à travers lequel tramer notre existence.
Cet espace accueille des ateliers de pratique artistique, des résidences d’artistes et des spectacles.

 

PavMono

Pavillon mono­­lithe
Des étudiants de l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille ont réalisé la peau de ce pavillon. Diana Alvarez, Marie Blanckaert, Ronan Le Hyaric, Stéphane Simon et leur professeur Philippe Louguet ont imaginé un habillage économique et écologique, entièrement recyclable. Réalisé en tôle ondulée, noire et translucide, le pavillon ne laisse aucune forme en saillie. Les débordements ont été réinvestis dans le bâtiment même. À l’intérieur, le monolithe est isolé par du bâtiplume, mélange expérimental de plumes d’oies et de poules compactées, récupérées dans des abattoirs.
Cet espace est dédié au range­­ment du maté­­riel tech­­nique.

 

Pavillon

Pavillon de la plage
Entièrement réalisé par l’équipe de Patrick Bouchain, son aspect évoque les chalets de plage, qui constituent un patrimoine populaire caractéristique de notre littoral. Ce pavillon instaure un dialogue, un lien familier aux petites constructions de plage et adresse un signe de reconnaissance envers les gestes et savoir-faire populaires, souvent maîtres dans l’art du recyclage et de la récupération. Conscient de la fragilité de l’existence des chalets remise en question par la loi Littoral, Patrick Bouchain a également voulu leur adresser un hommage.
Ce pavillon sert d’atelier de construction, d’entretien et de réparation.

 

L’île utopique

Ce jardin est le fruit d’un travail collectif réalisé dans le cadre d’un atelier artistique mené par les plasticiens Elke Thuy et Bruno Herzeele, avec l’aide du jardinier Felix De Puysseleyr. Il s’inscrit dans notre volonté de favoriser la présence des végétaux dans l’enceinte du Channel et de transformer peu à peu des espaces auparavant délaissés.

Enfants et adultes ont pris part à l’élaboration de l’île utopique, ils en ont imaginé l’aspect général, réalisé les bancs, taillé et assemblé les pièces de bois utiles à la construction de la sphère, choisi l’implantation des végétaux, peint les murs d’enceinte. Un petit nid de verdure est né, qui accueille volontiers les oiseaux, les oisifs, les dames oiselles…

L’extension

Petite solitude de bois qui tient à la fois du saloon, du cabanon et du chalet, l’édifice affichait sa présence marginale dans les anciens abattoirs tout au fond de la cour principale. Élément d’architecture posé contre l’aile droite du site (là où se trouve aujourd’hui l’issue de secours du Passager), l’extension signalait avec discrétion et obstination l’existence d’une vie artistique. Elle s’illuminait les soirs de spectacle, parée d’une élégance aguicheuse et rassurante dans l’obscurité des anciens abattoirs. Édifiée en janvier 2000, l’extension était le point d’accès vers le bar et la salle du Passager.

Jusqu’en décembre 2005, elle a abrité la billetterie du Channel. Bien qu’elle ait perdu sa fonction d’origine, nous avons conservé le bâtiment et l’avons positionné à une extrémité de la grande halle lors de L‘adieu au Passager, le 21 janvier 2006.

Aujourd’hui, son usage est multiple: lieu dédié à des propositions artistiques très intimistes, lieu de rangement, loge d’artistes.

Le gîte

Jusqu’au mois d’août 2007, nos bureaux étaient situés au premier étage de ce bâtiment. À présent, cette partie du site est devenue un lieu d’hébergement dédié à l’accueil des artistes.

Il nous arrive parfois d’y glisser des rendez-vous artistiques lorsque ces derniers nous inspirent un contexte intimiste.

Six chambres à coucher, une cuisine, un salon et un studio sont répartis sur deux étages.

Au rez-de-chaussée, se trouve l’habitation du veilleur qui garde toujours un œil allumé sur l’ensemble du site.